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Haïkus
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Présentation
HAÏKUS
Né au Xème siècle au Japon, le haïku est dans sa forme classique un poème en trois vers économes : cinq, sept, et cinq syllabes.
Tout est dit en quelques mots justes et simples, à peine exprimés, sitôt effacés.
Humour, regret, élan, mystère et éphémère…
Le haïku est la poésie du zen, philosophie bouddhiste, son expression la plus heureuse et sa naturelle coïncidence.
En ses lointains commencements, le haïku est d'abord une poésie comique, pittoresque, utilisé pour fixer une observation de la vie courante, un arbre, une fleur, un animal, noter un détail insolite ou tourner une épigramme.
La tradition du haïku est de situer la saison par le kigo ou "mot de saison", qui indique de façon explicite ou indirecte le moment de l'année.
Le haïku est un poème singulier, presque un exercice spirituel.
Il n'expose ni flamboiements, ni télescopages d'images, ni cris, ni mort, ni sang.
Simplicité, légèreté, mise à nu de l'essentiel, c'est le temps accordé au silence, une grâce, un secret.
Un oiseau qui se pose.
Un instant sauvé.
Une brindille d'éternel.
Mais ce silence n'est pas seulement absence de bruit ou calme du mental.
C'est une conquête, une aventure personnelle, une porte qui s'ouvre sur l'infini et mène à la paix intérieure.
Produit de siècles et de siècles de recherches, le haïku est un diamant.
Le haïku français a gardé de son modèle japonais la brièveté, la disposition en trois vers (la règle des dix-sept syllabes est rarement appliquée), le mot de saison kigo, le thème emprunté à la vie quotidienne, l'humour, la cocasserie et la recherche de l'éveil.
Car en effet, un haïku, c'est aussi ce miracle en poésie, ce court moment d'épiphanie, posé entre deux silences qui nous éveille et nous montre une voie de sagesse et de paix, en nous invitant à percevoir la réalité cachée sous les apparences, en arrachant les masques, en déchirant le voile qui nous sépare, à l'ordinaire, de la réalité nue.
Et puis, si nous le voulons bien, il nous permet de saisir en un éclair, sous la diversité des formes, notre parenté avec le corbeau, la mésange, la lune ou le vieux pommier.
Enfin, il est l'occasion d'une aventure intérieure, d'une nouvelle vision du monde, et la chance d'appréhender le sacré.
L'auteur de haïku doit renoncer le plus souvent aux adjectifs, et toujours aux métaphores, aux flamboiements, à la colère, au romantisme, à la nostalgie complaisante.
Travail de nudité.
Il doit saisir avec force l'image, rassembler dans sa main le présent tout entier, et laisser place au silence.
Il s'efface, pour que naisse en un cœur l'étincelle, pour donner une chance, si infime soit-elle, à l'absolu.
L'éternité est maintenant.
Mais la magie du haïku a ceci de particulier qu'elle n'opère pas sans l'assentiment, le concours du lecteur.
Elle a besoin de son intuition, de sa disponibilité, de sa liberté.
Les mots à peine dits s'évaporent et ne laissent sur les lèvres que le sel de la vérité, et dans le cœur parfois la nostalgie de l'absolu.
Le haïku parle de tendresse, d'humour, de silence, par la juxtaposition de mots qui créent un choc, imposent une image abrupte ou suscitent un sourire, parce qu'ils sont dépouillés de tout inutile.
Mais toujours il nous répète : "Accueillez, aimez".
Texte inspiré de :
Henri BRUNEL, Sages ou fous les haïkus ?,
éditions Calmann-Levy, Paris, 2005
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Les Haïkus présentés ici sont issus de l'exposition "La Nature pour le Dire", qui a eu lieu à la Tour des Seigneurs d'Anniviers à Vissoie, dans le Val d'Anniviers en Valais, du 1er au 30 juillet 2006. Haïku : |
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Les Haïkus se déclinent également sous une forme originale :Les Phot'HaïkusUn nouveau concepte : des photos prises lors de promenades quotidiennes auxquelles on ajoute un haïkus.
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